1 avr. 2015

DAZHAI, la pampa chinoise

Je suis partie de l’auberge de Guilin vers 10h et je suis arrivée vers 17h à destination. La journée a été longue. Très longue.

J’avais pris soin, la veille, de me renseigner sur la destination et le moyen de m’y rendre : un bus depuis la gare sud, de Guilin à Longsheng (environ deux heures), puis un autre bus (plus petit) de Longsheng à Dazhai (moins d’une heure). OK ! Et pour aller jusqu’à la gare ? Le bus 10 puis je demande aux gens qui sont dedans pour savoir à quel arrêt descendre. Merci madame de l’auberge pour ces renseignements !
Plutôt simple, non ?
Non.

Les chinois sont… comment dire ?… Renseignements parlants, les pires ! Jusqu’à maintenant… Parce qu’on est bien loin de la réalité !

Pour commencer, le bus 10 n’était pas là où on me l’avait indiqué. Level débutant. J’ai vite rectifié. Faire comprendre aux dames qui voyageaient dans ce bus que je voulais descendre à la gare a été plutôt comique mais j’ai réussi.
C’est devant la gare sud que j’ai perdu le plus de temps. Après une heure de négociations et de « NON » de plus en plus agressifs avec les dizaines de dames qui me collaient leurs prospectus de tours guidés sous le nez, j’ai fini par tomber sur un bureau officiel où on m’a orientée vers le bus 88, « par là »., pour trouver la station des bus qui partent vers Longsheng.
A bord du bus 88, j’ai demandé mon chemin au chauffeur qui m’a envoyé chier mais qui a fini par m’indiquer où descendre.
A l’arrêt de bus, rien n’indiquait la station de bus « Quin Ton » mais on me l’a montrée du doigt. Après 15 min en direction de « par là », on continuait de m’indiquer la même direction.
J’ai trouvé la station, acheté mon ticket au prix repéré sur Internet, passé le contrôle et suis montée dans le bus en quelques minutes. Presque trop facile !
Il était quand même midi…

Après deux heures de bus et un téléfilm chinois de type comique, on m’a crié qu’il fallait que je descende et que je devais grimper dans ce petit bus, « là ».
En moins d’une minute, j’étais à bord dudit petit bus.
Une mama est montée quelques instants plus tard pour vendre ce qui ressemblait à une carte postale. Elle disait que là où j’allais, c’était une zone protégée et qu’il fallait payer cette carte ! J’ai râlé, refusé, négocié, etc. puis fini par lâcher les sous. J’ai regretté instantanément mais il était trop tard.
Je sais que c’est le jeu, mais je n’aime pas me faire avoir et c’est vraiment ce que je ressentais.
J’ai ruminé pendant un bon moment et puis les paysages qui défilaient m’ont détendue…

Le trajet qui détend

Assez rapidement, on m’a de nouveau crié dessus pour me dire de descendre. Grands gestes avec les bras pour m’indiquer la direction, etc.
Je pensais être arrivée, ou presque. L’itinéraire correspondait à ce qu’on m’avait dit : « un bus pendant deux heures puis un plus petit bus ».

Mes sacs sur le dos, d’un bon pas, j’allais prendre la direction de la montagne quand un papi m’a fait de grands signes et m’a parlé dans la langue incomprise. Pour ne pas le fâcher, j’ai attendu avec lui.
J’ai deviné ce qu’il voulait me dire et avec le recul, je suis certaine qu’il me disait « n’y vas pas à pieds, malheureuse ! On va demander à une voiture qui passe de t’emmener ! ». Car une fois à bord d’un microbus qui passait par là, je suis restée un bon moment. Les panneaux « 20 km/h maxi », « succession de virages dangereux » et « attention, chute de gros, gros cailloux » ont pris tout leur sens.

En attendant une voiture

On a fini par tous arriver (en vie) à Dazhai !
Déjà arrivée ? Non ! Il n’est que 15h.
Pour être sûre de partir dans la bonne direction, j’ai montré l’adresse de l’auberge à mes nouvelles copines, les femmes Yao ! Elles ont pointé la montagne du doigt et ont proposé de porter mon sac jusqu’en haut. Je n’ai pas accepté, malgré l’insistance de celle qui m’a suivie pendant 20 min…

S’en est suivie une longue marche vers l’infini et au-delà, à travers villages, montagnes et rizières, au rythme effréné de mes petits poumons mal habitués…

Attention à la marche

Le village de Thiercelieux

Et aussi :
J’ai décidé d’aller si loin en suivant les bons conseils de mes copains et de leurs copains et finalement, la « carte postale » a vraiment servi car on a été contrôlés à l’entrée du village. Mea Culpa, la mama…
En arrivant, vers 17h, j’ai pris une douche et mangé du bambou au bacon avec un bol de riz, face aux rizières. Tout ça pour ça…

Bon appétit !

8 commentaires:

  1. Ils n'arrêtent pas de te crier dessus ces Chinois !
    Quel magnifique paysage ! Tu devrais te trouver un p'tit boulot là-bas pour en profiter un peu plus...

    RépondreSupprimer
  2. Oh putain, ma pauvre ! Ils ont oublié d'être aimables ces cons !! Gros bisous !!

    RépondreSupprimer
  3. ca c est de l aventure, tres fière de toi ! j en serais incapable . Prend soin de toi et kiff ta race avec tous ces paysages et cette population (meme si il y a des couillons partout meme a l autre bout du monde là ou tu es)

    bon courage

    RépondreSupprimer
  4. Absolument génial ...c'est ce genres d'aventures qui vont rendre ton voyage inoubliable 😊

    RépondreSupprimer
  5. Admirative je suis, je reste.....Je suis tes aventures avec délice....
    La communication n'est visiblement pas leur fort....

    Que de beaux paysages, bises Cécile




















































    RépondreSupprimer
  6. Ah... La Chine... Je n'ai pas compris l'histoire de la carte postale. C'était genre un indice qui te fais débloquer un niveau ?

    RépondreSupprimer
  7. La "carte postale" c'est le bout de carton qu'on m'a vendu à 100Y. Je pensais que c'était une grosse arnaque spécialement pour moi mais en fait, c'était un vrai ticket d'entrée dans la région des rizières :)

    RépondreSupprimer
  8. De loin dans mon pays j'ai bien kiffé le "là" et surtout le "Elles ont pointé la montagne du doigt" :)
    C'est quelque part dans la montagne, bon courage.
    Arrivée au bout tu devais être fier et surtout soulagée. Les paysages sont foufou quand même.

    RépondreSupprimer