21 juil. 2015

Changement de programme

Ce matin, je me suis réveillée à Bandung, un bled sur l’île de Java, en Indonésie. C’était mon deuxième arrêt sur cette île. Je m’étais dit que j’allais passer plus ou moins 10 jours, de l’ouest à l’est, tranquillement. J’avais plus ou moins un plan chouette de tous les trucs à faire. 
Ce matin, sereinement, j’ai quitté ma guest house en me disant que j’allais prendre n’importe quel train qui partait vers l’est. Le taxi de la veille m’avait bien arnaquée mais du coup, j’étais super proche de la gare donc j’ai pris mon sac, j’ai marché 10 min et j’étais arrivée. 


Un peu de couleurs pour alléger la lecture

Dans la « Stasiun Bandung », j’ai été chaleureusement accueille par une jeune femme qui avait un casque-micro et un jeune homme qui avait un mégaphone. Ils m’ont demandé où j’allais et ont été plutôt surpris de ma réponse toute préparée : « Euh, je sais pas ». Mais je leur ai rapidement expliqué que je voulais aller vers l’est et que n’importe quel train ferait l’affaire. 


Stasiun Kereta Api Bandung

Elle m’a dit « Suis moi » alors je l’ai suivie et on est passées devant les 150 personnes qui faisaient la queue pour acheter un billet. J’ai pas trop aimé et je lui ai dit donc elle m’a répondu « mais non, t’inquiète, ils vont ailleurs ! » Ah… Soit. Bref, je suis arrivée au guichet en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et j’ai demandé un billet pour « n’importe où à l’est ». Mais la guichetière m’a dit : « La seule place que j’ai, c’est pour Une gare au nom compliqué dans 5 jours ». Nous v’là bien ! OK. Merci madame ! Du coup, j’étais bien contente de ne pas avoir fait la queue pour m’entendre dire ça. 
J’ai remercié la dame au casque et je suis sortie de la gare, en direction des panneaux qui avaient l’air de dire "on vend des tickets de bus", que j’avais repérés en arrivant. 

J’ai interrompu deux nanas entrain de papoter pour leur raconter ma vie. J’ai pas bien compris ce qu’elles me disaient mais malgré l’affiche aussi grande qu’elles d’un bus et d’une liste de destinations, elles étaient surprises que je veuille acheter un ticket de bus. Elles ont demandé des trucs au voisin de droite… Au voisin de gauche… Je ne comprenais rien du tout mais j’ai attendu parce qu’elles avaient l’air de s’intéresser à mon cas. Une des deux est partie. J’ai essayé de faire parler l’autre mais elle ne semblait pas comprendre ce que je lui disais. Elle m’a fait signe d’attendre alors j’ai attendu. 
Un monsieur est arrivé, tout joyeux pour écouter mon problème (ça commençait à en devenir un !). Je lui ai expliqué et il m’a demandé où je comptais aller, quelle était ma destination. Il a été à moitié choqué, à moitié amusé d’entendre ma réponse. Et en fait, il m’a carrément suggéré d’aller à l’aéroport et de prendre un avion. Bon. Mais non monsieur, parce que je veux visiter Java. J’ai encore envie de rester. « C’est une mauvaise idée parce que pour aller (il a pointé une ville sur ma carte), normalement, tu mets 9 heures (c’est effectivement ce que j’avais lu sur un forum) mais comme c’est les vacances, les routes sont bouchées et tu peux mettre jusqu’à 3 jours. » Ah ! Ah bon ! « Oui… » AH. « Et tu vas pas être fatiguée et tu vas pas profiter » Oui, effectivement. Bon, il est où l’aéroport ? Je peux y aller à pieds ? « Tu peux » :) « Mais prends quand même un taxi parce que c’est loin ». Ahaha ok merci monsieur. 

Avant de partir en guerre négociation avec un chauffeur de taxi, j’avais besoin de prendre des forces et la vie est bien faite parce qu’en tournant la tête, je suis tombée sur une dame souriante qui proposait un buffet qui m’a aussi fait sourire. Je me suis servie une assiette et installée à table. Elle m’a apporté du thé et je me suis drôlement régalée ! 

Je me suis demandé si le chauffeur qui s’est ensuite dirigé vers moi n’était pas celui de la veille mais je ne saurai jamais. Je partais avec un handicap : je ne savais pas à quelle distance était l’aéroport. Il m’a proposé 100, j’ai dit 30, il a dit 70, j’ai dit 35, il a dit 50, j’ai dit 40. Il a redit 50, j’ai redit 40. Il a redit 50, j’ai abandonné. Un autre chauffeur avait l’air motivé et bavard donc je lui ai expliqué que j’allais à l’aéroport et pourquoi j’y allais. Puis, il a fini par me dire « En fait, je ne peux pas te conduire, je fais navette vers un hôtel. Mais vas dans cette direction, tu trouveras un taxi pas cher. » 
En marche dans cette direction, j’ai croisé un chauffeur motobike qui avait l’air joueur donc on a joué : il m’a dit 30 (dans ma tête, j’étais contente et j’ai gratuitement insulté le premier taxi) donc par principe, j’ai dit 10 mais on a réussi à se mettre d’accord sur 20 et on est partis. 

En arrivant à l’aéroport, j’ai regretté de ne pas pouvoir négocier quand j’ai vu le prix du billet… Mais premièrement, j’avais le choix entre payer ça ou rester sur place et attendre 5 jours pour une place de train qui avait sûrement été vendue entre temps… Et deuxièmement, ça correspondait sensiblement à ce que m’aurait coûté la semaine sur l’île, si j’étais restée, entre les repas, les activités, les nuits. Donc j’ai dit Banco la caravane et j’ai tapé mon code de CB. Deux heures plus tard, j’embarquais à bord d’un A737 direction B A L I ! Hihihihihi 


Direction BALI


En arrivant à B A L I, je n’avais pas envie de me faire avoir comme la veille avec le taxi et OUF, j’ai pu chopper un WiFI gratuit. J’ai booké un hostel et j’ai cherché des infos sur les moyens qui existent pour quitter l’aéroport. Plusieurs options : tu marches, tu montes en voiture avec quelqu’un qui est venu te chercher, tu prends un taxi. Youpi. Bon, c’est reparti pour un nouveau tour de négociations. Sauf qu’ils savent qu’ils ont le monopole donc pour faire baisser les prix, tu peux te gratter. 

Mais je ne me suis pas laissée démonter ! Je me suis placée à la sortie des artistes, j’ai pris mon téléphone, j’ai écrit :


Tu veux partager un taxi jusqu'à Ubud ?

J’ai posé mon plus beau sourire et j’ai attendu. 
Attendu.. 
Attendu....
J’ai fait sourire pas mal de monde, EN UNE HEURE. J’ai continué d’attendre mais je commençais surtout à me résoudre à payer les 300 000 roupies pour aller à Ubud… 

Au bout d’une heure et demi, j’ai craqué et je me suis dirigée vers le comptoir officiel pour choper un taxi. 
Une nana était devant moi. Elle était du coin visiblement. Enfin elle avait l’air de parler indonésien avec le gars derrière le bureau parce que j’ai juste compris « bla bla bla Ubud bla bla bla ». WHAT ? Tu vas à Ubud ?, je lui ai presque crié dessus ! « Oui mais qu’est-ce que c’est cher ! » A qui l’dis tu ma bonne dame ! On partage ? « Oui !! » Tout ça pour ça… La rencontre improbable qui a failli ne jamais avoir lieux parce que j’étais à deux doigts d’aller m’acheter à manger ou de passer aux toilettes. Enfin tout est bien qui finit bien : je suis arrivée à l’hostel, je suis ressortie pour manger et en revenant, il n’y avait plus d’électricité. Classique !

8 commentaires:

  1. Ouf ! Tout est bien qui finit bien ! Tu deviens la reine de la négociation... Et quelle énergie et quelle patience...!!

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  2. Décidemment la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais tu es une négociatrice hors pair - Big bisous la belle

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  3. ♪♪♪ On a coutume de dire que la vie est dure, moi j'me bats pour le futur : QUELLE AVENTURE !!! ♪♪♪

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  4. BALI Balo dans son avion, avec sa femme et son cochon... (Je ne sais pas comment mettre de jolies notes de musique comme ta geek de soeur)

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  5. Tu as du apprécier ton siège avion après de telles péripéties épuisantes. La destination valait bien d'être opiniâtre. J'attends la suite avec impatience, bien accrochée à ton sac à dos. 😊

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  6. La maman d'Aurélie2 août 2015 à 22:54

    Un petit coucou, je suis tes belles aventures en direct de Rambouillet !
    Bonne route !
    Chantal

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  7. A ton retour tu nous apprend a toute l'équipe de la radio a négocier comme ça hein !!!

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